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Dimanche 30 Septembre 2018

Les personnels administratifs, techniques et spécialisées, bientôt représentés au conseil d'administration du SDIS ?

image Dépuis toujours le SNSPP-PATS se bat pour voir les personnels administratifs, techniques et spécialisés (PATS) prendre la place qui devrait être la leur au sein des SDIS. L'une des revendications fortes du SNSPP-PATS est d'intégrer un représentant des PATS au sein des conseils d'administration des services dépoartementaux d'incendie et de secours (CASDIS), organes décisionnaires des SDIS. Il faut rappeler qu'au CASDIS sont représentés les sapeurs-pompiers professionnels, les sapeurs-pompiers volontaires... autrement dit toutes les catégories des agents qui composent le SDIS, sauf les PATS...















Vendredi 28 Septembre 2018

Pompiers volontaires : la sénatrice s’inquiète

Un arrêt de la cour de justice de l’Union européenne concernant un pompier belge pourrait remettre en question le statut des sapeurs-pompiers français. Ces derniers perdraient leur spécificité, devenant des travailleurs comme les autres, leur temps de garde devenant par exemple du temps de travail.

Présidente du conseil national des sapeurs-pompiers volontaires, la sénatrice haut-rhinoise Catherine Troendle a adressé ce jeudi avec son collègue Cigolotti une motion au président de la commission européenne.

Signée par 252 sénateurs, elle appelle à la préservation du modèle de secours d’urgence français qui repose sur l’engagement de quelque 194 000 pompiers volontaires. Et selon la loi française, l’activité de sapeur-pompier volontaire n’est pas exercée à titre professionnel.

Membre de la mission volontariat visant à trouver les clés de la relance du volontariat en France, Catherine Troendle a remis en mai dernier un rapport au ministre de l’Intérieur.

Article du journal L'Alsace publié le 28 septembre 2018



Mercredi 26 Septembre 2018

Un rapport sénatorial met en garde sur la création de 20 nouveaux centres éducatifs fermés pour mineurs

Les auteurs du rapport demandent de "ne pas concentrer tous les moyens budgétaires sur l'ouverture de ces nouveaux centres". Depuis leur création en 2002, les CEF sont régulièrement mis en cause.

Un rapport sénatorial, rendu public mercredi, met en garde le ministère de la Justice sur la création de vingt nouveaux centres éducatifs fermés (CEF) pour mineurs délinquants, des structures coûteuses et souffrant d'un déficit récurrent d'encadrement et de formation.

Annoncée au printemps, la création de 20 CEF, en plus des 52 déjà existants, est prévue dans le projet de loi de réforme de la Justice de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet, qui doit être examiné au Sénat à partir du 9 octobre, malgré le constat d'"échec" de ce dispositif formulé en mars dans un avis de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH).

Les sénateurs veulent développer d'autres structures en milieu ouvert. La mission d'information du Sénat sur "la réinsertion des mineurs enfermés", créée en février, demande de "ne pas concentrer tous les moyens budgétaires sur l'ouverture de ces nouveaux centres" et suggère de n'en créer que "quelques-uns" pour développer d'autres structures d'accueil, en milieu ouvert et de jour.

Réservés à des mineurs délinquants récidivistes, ces centres sont régulièrement mis en cause depuis leur création en 2002. Chacun accueille au maximum douze enfants, pour une durée théorique de six mois renouvelables une fois, et pour "un coût exorbitant de 660 euros par jeune et par jour", a relevé la présidente de la mission d'information, la sénatrice LR Catherine Troendlé.

20 nouveaux centres coûteraient "57 millions d'euros de frais de fonctionnement en plus par an". "Environ 1.500 mineurs de 13 à 18 ans ont été accueillis en CEF en 2016. En créer vingt de plus coûterait "57 millions d'euros de frais de fonctionnement en plus par an", a-t-elle insisté, lors de la remise du rapport à la presse. Outre leur coût, le rapport pointe l'absence d'une évaluation par le ministère de la récidive, et donc de l'efficacité de cette prise en charge.

Pour les sénateurs, la principale faiblesse de ces structures réside dans "leur difficulté à recruter et fidéliser les éducateurs qualifiés". Ils préconisent donc "un recrutement sur profil" des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), la dispensation d'une formation adaptée et une revalorisation indemnitaire.

Article d'Europe 1 publié le 26 septembre 2018



Dimanche 23 Septembre 2018

Troendlé : « Le Sénat n’est pas dans la vindicte politique »

Vice-présidente du Sénat, la Haut-Rhinoise Catherine Troendlé (Les Républicains) participe à la commission d’enquête sur l’affaire Benalla.


Lors de l’audition d’Alexandre Benalla, qu’avez-vous appris de neuf ?

Au Sénat, la commission des lois – dont je fais partie – s’est érigée en commission d’enquête. Ce qui nous intéresse, c’est de resituer le rôle d’Alexandre Benalla dans un contexte global. Il existe tout un dispositif d’organisations parallèles à l’institution, qui a conduit à des dysfonctionnements. Ce chargé de mission de 27 ans avait obtenu très vite ce que d’autres mettent une année à obtenir… ou n’obtiennent jamais. Tout lui a été facilité.


À quoi pensez-vous ?

Il s’était vu refuser deux demandes de port d’armes par le ministère de l’Intérieur. Il a suffi d’un coup de fil au préfet de police de Paris du chef de cabinet de l’Élysée [Patrick Strzoda, NDLR] pour que la situation se débloque.


Il n’a rien expliqué ?

Il est arrivé très sûr de lui, plein d’aplomb, nous certifiant qu’il est exposé, par ses fonctions, à des risques majeurs. Je lui ai demandé si la personne qui le remplace est aussi exposée à des risques majeurs… Il a nié avoir exercé une mission de police – ce qui ressort de l’autorisation de la préfecture de police – comme garde du corps, répétant qu’il devait se protéger pour se rendre à son travail. Il a perdu le sens de la réalité !

Mais la question est de savoir qui a facilité ces demandes exorbitantes. Il nous a parlé de caprice personnel pour le badge d’accès de haut niveau à l’Assemblée nationale. Comment le citoyen normal à qui on demande des justificatifs peut-il comprendre que ces exigences aient été exaucées ?


La majorité reproche au Sénat de se substituer à la justice…

Nous ne nous intéressons pas à ce qui s’est passé le 1er mai, mais à la situation qui a conduit à ces faits. On ne peut pas s’ériger en moralisateur en scandant la transparence et tolérer ce mode de fonctionnement de nos institutions. Il faut éviter que ce genre d’événement se reproduise ! Nous ne sommes pas dans la vindicte politique. Le Sénat fait un travail de fond.


En ce faisant, le Sénat joue le rôle d’opposant à Emmanuel Macron, non ?

L’opposition est largement majoritaire au Sénat, mais nous ne sommes jamais dans l’affrontement. Nous dénonçons une situation intolérable en démocratie. Nos travaux ne portent pas, comme l’a déclaré Christophe Castaner, sur la destitution du président de la République ! Je ne comprends pas que la garde des Sceaux a conseillé à M. Benalla de ne pas se présenter… ou qu’Emmanuel Macron a appelé le président du Sénat, Gérard Larcher, alors que nous étions en séminaire à Honfleur, pour lui demander que la commission d’enquête mette la pédale douce. C’est ahurissant !


Vous présenterez mardi le rapport sur la réinsertion des mineurs enfermés ?

C’est une mission d’information demandée par le groupe LR à la suite du projet de Mme Belloubet [ministre de la Justice, NDLR] de créer 22 nouveaux centres éducatifs fermés. Compte tenu de leur coût, cela méritait d’examiner les résultats de ceux qui fonctionnent. Nous ferons douze propositions, avec des alternatives. Je travaille aussi sur une proposition de loi du groupe LR sur la responsabilité des casseurs pendant les manifestations.

Vendredi, je participerai à une table ronde, au congrès national des sapeurs-pompiers, sur la mission volontariat. Nous avions fait 47 propositions élaborées à partir de 27 000 réponses à un questionnaire. Nous verrons ce que le ministre de l’Intérieur en a retenu…

Article de L'Alsace publié le 23 septembre 2018.


Jeudi 20 Septembre 2018

Le Haut Soultzbach : La nouvelle mairie enfin inaugurée

Samedi dernier, le maire délégué de Mortzwiller a inauguré la nouvelle mairie du Haut Soultzbach, ainsi que l’école et la salle des fêtes à l’issue d’importants travaux.

Cela faisait plusieurs années que la nouvelle mairie du Haut Soultzbach était en fonctionnement, après les travaux de rénovation des bâtiments qui ont eu lieu entre 2014 et 2015. Il était donc grand temps qu’ait lieu l’inauguration.

C’est désormais chose faite, l’événement s’est tenu samedi, en présence de nombreux élus et personnalités politiques.

Pourquoi un tel délai ? D’après l’équipe municipale, cette cérémonie n’était pas une priorité, et la commune était occupée par d’autres chantiers. De plus, la salle des fêtes a abrité une classe, le temps que d’autres travaux soient achevés pour l’ensemble scolaire du Soultzbach.


Des travaux pour un million d’euros

Samedi, donc, le maire délégué de Mortzwiller Christophe Beltzung a coupé le ruban tricolore, accompagné de son homologue de Soppe-le-Haut Franck Dudt, maire de la commune nouvelle. L’inauguration s’est déroulée sous un beau soleil, en présence du député Raphaël Schellenberger, de la vice-présidente du Sénat Catherine Troendlé, de Daniel Merignargues, sous-préfet, Jean-Paul Omeyer, vice-président de la Région Grand Est, et de nombreux maires des communes voisines. Beaucoup d’habitants du village se sont déplacés pour assister à l’événement.

Le maire a eu à cœur de faire visiter les locaux aux personnalités et aux habitants présents. Les bâtiments répondent à toutes les exigences de l’État, tant en matière énergétique que pour l’accueil des personnes à mobilité réduite. La placette créée devant l’entrée ainsi que le terrain de boules offrent des espaces conviviaux.

L’ensemble des travaux s’élève à environ un million d’euros, dont une moitié a été autofinancée par la commune, avec notamment une grande aide du conseil départemental.


« Faites confiance aux élus locaux »

Dans son discours, Christophe Beltzung a profité de la présence du sous-préfet Daniel Merignargues, représentant de l’État, pour rappeler l’ampleur du défi que s’est lancé la commune : « L es baisses de dotations de l’État rendent l’exercice de nos fonctions de plus en plus difficile. La France, ce n’est pas que sa capitale, c’est aussi et surtout ses territoires, sa ruralité. Faites donc confiance aux élus locaux pour œuvrer avec dynamisme au bien commun. » Franck Dudt a ensuite détaillé les travaux de l’école, en rappelant l’importance pour un village de garder ses classes, lieux de vie et de savoir.

Dans leurs allocutions, les élus ont salué avec beaucoup d’enthousiasme la qualité des travaux, l’engagement des maires ainsi que leur bonne entente. Après une Marseillaise entonnée par les enfants en costume alsacien, les convives se sont rendus devant la salle des fêtes pour partager le verre de l’amitié.

Article publié par le DNA le 20 septembre 2018


Mardi 18 Septembre 2018

« Promouvoir l’activité sportive et le vivre ensemble »

Samedi, en présence d’un panel de personnalités, deux moments forts ont marqué la journée du patrimoine à Munster : l‘inauguration de l’aire de jeux du Badischhof et du presbytère protestant.

En tant que conseillère départementale et 1re adjointe en charge des travaux, Monique Martin fit part de sa satisfaction d’être présente à l’occasion de ces deux moments qui resteront gravés dans les mémoires.

L’élue estime à juste titre que ce nouvel outil qui est la nouvelle aire de jeux permet une formidable promotion de l’activité sportive et du « vivre ensemble », engendrant un « échange entre jeunes et moins jeunes, discussions à bâtons rompus sur tel ou tel aspect d’un match, ce qui ne peut que rassembler et non diviser. Un espace convivial, cependant à ne pas utiliser après 22 h» ! Et de terminer par ces mots : « Je peux vous dire : il fait bon vivre à Munster ».


«Donner un supplément d’âme au quartier»

Auparavant, le maire Pierre Dischinger eut le plaisir de saluer les nombreux invités et notamment le député Jacques Cattin, la sénatrice Catherine Troendle, le sénateur René Danesi, Denise Buhl, conseillère régionale représentant le président Rottner, sa collègue du Département Monique Martin, Christian Klinger, président de l’association des maires et premier magistrat de Houssen, la délégation de la gendarmerie avec l’adjudant-chef Kleindienst, adjoint au commandant de brigade…

Dans son propos, il tint à rappeler que le but principal de cette aire de jeux était « le bien-être des jeunes et des parents » […] « Une aire de jeux qui favorise les rencontres et qui donne au quartier un supplément d’âme […] Cette réalisation répond à une réelle attente. Nous l’avons longtemps imaginé. Elle vient de clore un maillage d’équipements sportifs et ludiques, tel que je l’ai souhaité dès mon premier mandat, avec la création des itinéraires cyclables et de randonnées, de l’aire multisport du Sandbuckel (en 2016), du skate-park près de la piscine, du parcours sportif et l’aire de jeux du Parc Schweitzer, d’une autre aire de jeux au Parc Hartmann… ».

Rappelant que « le sport incarne le goût de l’effort, le respect de l’autre… ». Et de remercier le Département pour la subvention de 5 000 €, idem pour Domial/HHA (Habitat Haute Alsace). En outre, « la mise à disposition gracieuse du terrain nous a permis de réaliser ce projet de 93 000 € à cet emplacement hautement stratégique…


Le presbytère dans les anciens bains

Voilà le nouveau presbytère protestant installé dans un des bâtiments emblématiques de la Ville : les anciens bains ! Érigé en 1925 par les Manufactures Hartmann afin de parer à la pénurie des salles de bain dans les foyers !

30 ans après, la Ville l’achète par acte du 3 février 1955 et le remet en état. Ce fut en 1978 que fut installé, au rez-de-chaussée (aile ouest) un centre médico-social inauguré la même année (21 octobre) par Daniel Hoeffel, secrétaire d’État auprès du ministère de la Santé et de la Famille, mais les cabines de douches continuaient de fonctionner au sous-sol jusqu’au 1er mai 1987, cessation de l’activité. C’est en 2015-2018 que la ville mit tout en œuvre pour réhabiliter le bâtiment qui accueille, outre la médecine du travail, désormais le presbytère protestant.

Outre les personnalités déjà nommées, le maire Dischinger salua, entre autres, Marc Fritsch, pasteur et inspecteur ecclésiastique de Colmar, Mireille Haeberle, présidente du conseil presbytéral de la paroisse protestante de Munster, ou encore Moïse Adje, le nouveau pasteur auquel il souhaita « pleine réussite et longévité dans ses fonctions à Munster. Être pasteur est sans doute une vocation, et je ferai le parallèle avec l’engagement politique qui est le mien : le désir de servir, le sentiment d’être à sa place dans l’intérêt collectif, l’envie de partager, de se mettre à l’écoute des autres, savoir servir au mieux […]».

Mireille Haeberle, de son côté, se réjouit de cette belle réussite, remerciant notamment Mathieu Bonnet des services de la ville « qui a dirigé de main de maître les travaux pour qu’ils soient terminés à temps. Un projet qui a abouti après de longues et fructueuses rencontres avec les instances municipales » …

Quant au pasteur Fritsch, il posa la question quant à la signification du mot « presbytère » mais aussi de celle du mot « clé », cette clé remise officiellement par le maire au pasteur Adje : « Il s’agit avant tout d’un symbole qui ne veut pas dire enfermement, mais ouverture, d’accueil des autres… »

Après quelques mots de félicitations de Jacques Cattin, pour lequel ce projet « contribue au lien social, preuve de la dynamique de la Ville de Munster », ce fut surtout le dévoilement d’un extraordinaire « Totem » en guise « d’enseigne », composé d’éléments de la robinetterie d’origine avec la mention « Les Bains », « S’Bàdhüs » : pièce absolument originale, idée géniale, unique. Un grand symbole du lien existant entre les Bains et le presbytère : « Une histoire d’eau » (l’eau pour le corps, l’eau pour le baptême !)

Un moment qui entrera dans les annales de la Ville de Munster.


Article publié par le DNA le 18 septembre 2019


Lundi 17 Septembre 2018

Rassembler

« Après mûre réflexion », la sénatrice Catherine Troendlé estime « être la mieux placée pour rassembler la fédération 68 des Républicains ». Elle vient de lancer un appel au parrainage en direction des militants, en vue de l’élection des 13 et 14 octobre. En sachant que le plus dur est à venir : « Reconstruire une ligne du parti qui convient à tout le monde. » Et c’est un euphémisme.

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Article du Parisien publié le 17 septembre 2018


Mercredi 12 Septembre 2018

Face aux agressions, les pompiers lancent un cri d'alarme

Ils demandent désormais le soutien des forces de l'ordre lors de leurs interventions à risques.

Devenus l'ultime réponse à la détresse sociale, quand médecins ou policiers ne se déplacent plus toujours, faute de moyens, les pompiers tirent la sonnette d'alarme. Depuis la mort de l'un des leurs, poignardé le 4 septembre dernier par un homme en crise de démence à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), ils ne veulent plus aller seuls au front. Les dangers sont désormais trop importants. Ils demandent aujourd'hui le soutien des forces de l'ordre pour certaines de leurs missions.

Bien qu'exceptionnelle, la mort tragique de ce jeune caporal de 27 ans, Geoffroy Henry - tué par celui qu'il voulait secourir - est en effet révélatrice des violences que subissent ces milliers d'hommes. En plus des guets-apens dans les cités auxquels ils font face depuis une vingtaine d'années, ils doivent désormais affronter une nouvelle vague d'agressions, plus imprévisibles et donc moins maîtrisables. Celles qui proviennent de personnes en détresse et en grande fragilité qu'ils viennent pourtant secourir. Les SDF, les personnes sous l'emprise de l'alcool, de drogues ou qui perdent la tête, les familles en conflit sont ainsi leur «clientèle» habituelle…

Mais, en échange de l'aide apportée, ils prennent de plus en plus de coups. La violence de la société s'abat sur ceux qui ont fait le choix du dévouement. «Cela ne peut pas durer. Nos hommes ne sont pas là pour être frappés», met en garde le colonel Éric Faure, qui préside la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), consterné par l'évolution des chiffres. En 2016, 2280 sapeurs-pompiers ont subi une agression, contre 1939 l'année précédente, soit une hausse de 17,6 % en un an.


Comprendre l'incompréhensible

Désormais, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur, sur 1000 interventions réalisées chaque jour, on compte à chaque fois plus de deux agressions. Sur les huit premiers mois de l'année 2018, on dénombre 150 violences verbales, 105 jets de projectiles, 250 agressions simples et 49 agressions avec arme. À Caen ce week-end, deux pompiers ont été molestés par un jeune qui, en proie à un malaise, était conduit à l'hôpital. Fin août à Villeurbanne, une femme a assené un coup de seringue à un autre qui lui venait en aide. Ce dimanche à Clermont-Ferrand, un équipage a été pris à partie par des passants alors qu'il portait secours à une victime de la route. «Ils estimaient que mes hommes s'y prenaient mal», raconte le lieutenant-colonel Christian Rodier du SDIS 63 (service départemental d'incendie et de secours), qui, comme d'autres, tente de comprendre l'incompréhensible. Pourquoi ceux qui viennent secourir sont-ils ainsi pris pour cible? «On passe de plus en plus facilement à l'agressivité, car on pense avoir le droit de l'exprimer», avance ainsi ce dernier.

Surtout, pour André Goretti, le président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers, ces hommes du feu récupèrent toutes les missions que d'autres services ne font plus, faute de moyens. «Les gens en état d'ébriété sur la voie publique doivent être pris en charge par la police, qui, n'intervenant pas toujours, est remplacée par les pompiers», regrette-t-il en évoquant d'autres carences. «Des familles qui attendent le médecin voient arriver les pompiers. Cela participe à l'exaspération et la violence», dit-il.

Désormais, tous réclament l'accompagnement des forces de l'ordre. «Bien entendu, il ne s'agit pas de les faire intervenir systématiquement mais quand on estime qu'il y a un danger», relate Gregory Allione, vice-président de la FNSPF. Du côté des policiers, on ne peut que souscrire à cette requête. «Ils ont mille fois raison de faire cette demande», indique ainsi Yves Lefebvre, le secrétaire général du syndicat Unité SGP-Police FO, qui poursuit: «Mais on n'a pas les moyens d'y répondre favorablement.» Déjà, des protocoles existants qui prévoient l'assistance de la police auprès des pompiers dans les quartiers sensibles pour éviter les guets-apens sont souvent, dit-il, restés lettre morte…

De son côté, le ministère de l'Intérieur mise notamment sur l'arrivée prochaine de caméras piétons prochainement expérimentées par les pompiers. Pour Olivier Richefou, qui préside la conférence nationale des services d'incendie et de secours, leur usage pourrait faire tomber les tensions dans les foyers où ces derniers interviennent. Mais le recours à cette technologie est loin de faire l'unanimité. «Cela servira à quoi? Elles n'empêcheront pas l'agression quand on a affaire à une personne qui disjoncte», assure la sénatrice (LR) Catherine Troendlé, qui préside, quant à elle, le Conseil national des sapeurs-pompiers volontaires. Auteur d'un récent rapport sur le secours d'urgence à personne, celle-ci met en garde contre une situation qui resterait en l'état. «Les pompiers ont été trop longtemps en première ligne pour affronter une société en souffrance», dit-elle en attendant aussi «un message politique de soutien clair» en faveur de ces hommes.


Article publié par Le Figaro le 12 septembre 2018


Lundi 10 Septembre 2018

En première ligne

L’Union départementale des sapeurs-pompiers du Haut-Rhin conserve le record de France du nombre d’effectifs avec 9 400 adhérents. Lors de son congrès annuel, ce samedi, à Altkirch, elle a notamment lancé un appel à l’engagement des femmes.


C’est la deuxième année que l’Union départementale des sapeurs-pompiers du Haut-Rhin - qui réunit toutes les amicales du département - organise son congrès annuel sur une journée. Après Sigolsheim en 2017, Altkirch a eu les honneurs de l’institution haut-rhinoise, hier. L’UDSP68 a présenté des ateliers et exposé des engins rutilants avant de se réunir en assemblée générale. Son président Martin Klein était entouré du directeur départemental du SDIS, service départemental d’incendie et de secours, René Cellier et d’élus : le maire d’Altkirch Nicolas Jander, le député Jean-Luc Reitzer et la sénatrice Catherine Troendlé. Également rapporteur de la commission des lois du Sénat sur la sécurité civile et présidente du syndicat national des sapeurs-pompiers volontaires, l’élue a dénoncé les violences subies par les secouristes en mission. « Je suis en colère !, a-t-elle lâché. Les incivilités, insultes, dégradations, agressions physiques… ont progressé de 18 % en 2016. Il faut optimiser le traitement de l’alerte pour mieux détecter les risques de violences. »



Le volontariat menacé

Autre sujet qui fâche : une décision de la cour européenne de justice qui menace le statut de sapeur-pompier volontaire en France, en le considérant comme un travailleur. Pour le président de l’UDSP, Martin Klein, les conséquences peuvent être désastreuses. « Si on n’a plus de volontariat, on n’aura plus nos services de secours de proximité ! » Avec d’autres parlementaires, le député Jean-Luc Reitzer a demandé à Jean-Claude Junker, président de la commission européenne, d’engager « une réflexion pour adapter ou déroger à cette décision ». Il a rappelé « la place essentielle des volontaires dans notre modèle de sécurité civile qui représentent près de 80 % des effectifs des sapeurs-pompiers en France. » Des volontaires qui « assurent plus de 80 % des interventions dans les zones rurales ».

Le volontariat n’est heureusement pas en crise dans le Haut-Rhin. L’UDSP68 reste la plus importante de France avec 5 200 volontaires, 450 professionnels, 1 800 anciens, 1 300 jeunes, 50 PATS (personnels administratifs, techniques et spécialisés) et quelque 600 bénévoles. Soit un nombre record de 9 400 adhérents. « Nous arrivons à maintenir nos effectifs. Le dévouement fait partie de notre culture », a expliqué le commandant Martin Klein, viticulteur à Soultzmatt, lui-même engagé depuis l’âge de 18 ans.



Un appel aux femmes

Le colonel hors classe René Cellier, directeur du SDIS, a cependant regretté le manque de disponibilité des volontaires. « Il y a une vraie difficulté opérationnelle en journée et en semaine. Pourtant, avec 6 000 hommes, on doit pouvoir faire autrement et mieux ! » Si le nombre de JSP dans le Haut-Rhin est exceptionnel (1 300), ils sont encore trop peu à se présenter au brevet (10 %). Pour assurer la relève, Martin Klein a lancé un appel à l’engagement des « moins jeunes » et surtout à celui des femmes qui ne représentent que 6 % des effectifs dans le Haut-Rhin. « Nous voulons féminiser nos rangs ! », a-t-il insisté.

La journée s’est achevée par une remise de récompenses, en présence de Laurent Touvet, préfet du Haut-Rhin, de Marie-Claude Lambert, sous-préfète de l’arrondissement d’Altkirch, de Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental et du conseil d’administration du SDIS, et des conseillers départementaux Sabine Drexler et Nicolas Jander. Christian Brunner, sapeur-pompier volontaire depuis 46 ans à Hirsingue, a été promu lieutenant-colonel honoraire. Les musiciens de la fanfare du bataillon d’Altkirch ont reçu la médaille de l’union départementale. Enfin, le colonel René Cellier a reçu la médaille de reconnaissance départementale des sapeurs-pompiers.


Le prochain événement de l’UDSP68 se tiendra à Pulversheim, le 15 septembre : le championnat transfrontalier des manœuvres de sapeurs-pompiers réunira 83 équipes venues de France, d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie et du Luxembourg.

Article publié par le DNA le 09.09.2018